Quelques textes
Quelques textes
Peux tu simplement ecouter....
Quand je te demande de m'écouter et que tu commence à me donner des conseils, tu n'as pas fait ce que je te demander.
Quand je te demande de m'écouter et que tu commences à me dire pourkoi je ne devrais pas ressentir cela, tu bafoues mes sentiments.
Quand je te demande de m'écouter et que tu sens que tu dois faire quelque chose pour résoudre mon probléme, tu m'as fait défaut, si étrange que cela puisse paraitre.
Ecoute, tout ce que je te demande, c'est que tu m'ecoutes. Non que tu parles ou fasses quelque chose, je te demande uniquement de m'écouter.
Les conseils sont bon marché, pour 5 francs j'aurai dans le méme journal le courrier du coeur et l'horoscope.
Je peux agir par moi méme, je ne suis pas impuissant, peut étre un peu découragé ou hésitant, mais non impotent.
Quand tu fais quelque chose pour moi, que je peux et ai besoin de faire moi méme, tu contribues à ma peur, tu accentues mon inadéquation.
Mais quand tu acceptes comme un simple fait que je ressens ce que je ressens (peu importe la rationalité) je peux arréter de te convaincre et je peux essayer de commencer à comprendre ce qu'il ya derriére ces sentiments irrationnels. Lorsque c'est clair, les réponses deviennnent évidentes et je n'ai pas besoin de conseils.
Les sentiments irrationnels deviennent intelligibles quand nous comprenons c qu'il y'a derriére.
Peut étre est ce pour cela que la priére marche, parfois, pour quelques personnes car dieu est muet. Il ou elle ne donne pas de conseils. Il ou elle n'essaie pas d'arranger les choses. Ils écoutent simplement et te laissent résoudre le probléme par toi méme.
Alors s'il te plait, écoute et entends-moi.
Et si tu veux parler, attends juste un instant et je t'écouterai
Re: Quelques textes
La vieille grincheuse
Que vois-tu, toi qui me soignes,
que vois-tu ?
Quand tu me regardes,
que penses-tu ?
Une vieille femme grincheuse,
un peu folle,
le regard perdu, qui bave quand elle mange et ne répond jamais
quand tu dis d'une voix forte
"essayez" et qui
semble ne prêter aucune attention à ce qu'elle fait...
Qui docile ou non,
te laisse faire à ta guise,
le bain et les repas pour occuper la longue journée.
C'est ça que tu penses,
c'est ça que tu vois ?
Alors ouvre les yeux,
ce n'est pas moi.
Je vais te dire qui je suis, assise là, tranquille,
me déplaçant à ton ordre,
mangeant quand tu veux...
je suis la dernière des dix,
avec un père, une mère;
des frères, des soeurs
qui s'aiment entre eux...
Une jeune fille de seize ans,
des ailes aux pieds,
rêvant que bientôt elle
rencontrera un fiancé...
Déja vingt ans,
mon coeur bondit de joie
au souvenir des voeux que j'ai fait ce jour-là.
J'ai vingt-cinq ans maintenant et un enfant à moi,
qui a besoin de moi, pour lui construire une maison...
Une femme de trente ans, mon enfant grandit vite ;
nous sommes liés l'un à l'autre par des liens qui dureront...
Quarante ans, bientôt il ne sera plus là,
mais mon homme est à mes cotés et veille sur moi.
Cinquante ans,
à nouveau jouent autour de moi
des bébés.
Nous revoilà avec des enfants,
moi et
mon bien-aimé.
Voici les jours noirs,
mon mari meurt.
Je regarde vers le futur
en frémissant de peur
car mes enfants sont très occupés pour élever les leurs
et je pense aux années et à l'amour que j'ai connus.
Je suis vieille maintenant et la vie est cruelle
et elle s'amuse à faire passer la vieille pour folle.
Mon corps s'en va.
Grâce et forme m'abandonnent.
Et il y a une pierre là où jadis il y avait un coeur.
Mais dans cette vieille carcasse,
la jeune fille demeure.
Le vieux coeur se gonfle sans relâche.
Je me souviens des joies et des peines.
Et à nouveau je revis ma vie et j'aime ...
Je repense aux années trop courtes et trop vite passées
et accepte cette réalité implacable.
Alors, ouvre les yeux, toi qui me regardes et qui me soignes.
Ce n'est pas la vieille femme grincheuse que tu vois...
Regarde mieux et tu verras ...
Source : Nicole le G - site Chez Maya
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Que vois-tu, toi qui me soignes,
que vois-tu ?
Quand tu me regardes,
que penses-tu ?
Une vieille femme grincheuse,
un peu folle,
le regard perdu, qui bave quand elle mange et ne répond jamais
quand tu dis d'une voix forte
"essayez" et qui
semble ne prêter aucune attention à ce qu'elle fait...
Qui docile ou non,
te laisse faire à ta guise,
le bain et les repas pour occuper la longue journée.
C'est ça que tu penses,
c'est ça que tu vois ?
Alors ouvre les yeux,
ce n'est pas moi.
Je vais te dire qui je suis, assise là, tranquille,
me déplaçant à ton ordre,
mangeant quand tu veux...
je suis la dernière des dix,
avec un père, une mère;
des frères, des soeurs
qui s'aiment entre eux...
Une jeune fille de seize ans,
des ailes aux pieds,
rêvant que bientôt elle
rencontrera un fiancé...
Déja vingt ans,
mon coeur bondit de joie
au souvenir des voeux que j'ai fait ce jour-là.
J'ai vingt-cinq ans maintenant et un enfant à moi,
qui a besoin de moi, pour lui construire une maison...
Une femme de trente ans, mon enfant grandit vite ;
nous sommes liés l'un à l'autre par des liens qui dureront...
Quarante ans, bientôt il ne sera plus là,
mais mon homme est à mes cotés et veille sur moi.
Cinquante ans,
à nouveau jouent autour de moi
des bébés.
Nous revoilà avec des enfants,
moi et
mon bien-aimé.
Voici les jours noirs,
mon mari meurt.
Je regarde vers le futur
en frémissant de peur
car mes enfants sont très occupés pour élever les leurs
et je pense aux années et à l'amour que j'ai connus.
Je suis vieille maintenant et la vie est cruelle
et elle s'amuse à faire passer la vieille pour folle.
Mon corps s'en va.
Grâce et forme m'abandonnent.
Et il y a une pierre là où jadis il y avait un coeur.
Mais dans cette vieille carcasse,
la jeune fille demeure.
Le vieux coeur se gonfle sans relâche.
Je me souviens des joies et des peines.
Et à nouveau je revis ma vie et j'aime ...
Je repense aux années trop courtes et trop vite passées
et accepte cette réalité implacable.
Alors, ouvre les yeux, toi qui me regardes et qui me soignes.
Ce n'est pas la vieille femme grincheuse que tu vois...
Regarde mieux et tu verras ...
Source : Nicole le G - site Chez Maya
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Re: Quelques textes
Toi,Alzheimer
Les larmes de la mémoire
J’aime ces gens étranges.
Des trous de plus en plus profonds se creusent dans leur mémoire.
Des trous qui se remplissent de peurs, présentes ou passées, de plaies jamais guéries.
Des trous qui délogent les interdits et les normes, d’où émergent des élans de vérité.
Cette vérité commune à tous quand les masques ont fondu.
Vérité nue, crue, intolérable, parfois cruelle.
Vérité qui aime et déteste sans contrainte.
Ce que la raison camoufle, l’Alzheimer le fait éclater au grand jour.
L’inconscient se lézarde.
Les blessures enfouies refont surface.
Les photos flétries reprennent vie, comme les rêves révèlent ce que nous taisons le jour.
Le temps passé devient présent.
Et le présent n’est que l’instant.
J’aime ces gens étranges.
Leur raison déraisonne.
Ils sont les délinquants de la comédie humaine.
Le cœur ne fait pas d’Alzheimer.
Il capte l’émotion et oublie l’événement.
Saisit l’essentiel et néglige l’accessoire.
Sent la fausseté des gestes et des paroles.
Fuit le pouvoir et réclame la tendresse.
Plus je partage leur vie, plus je sens des trous tout aussi profonds à l’intérieur de moi.
On les dit confus et pourtant, à leur insu, ils me reflètent crûment mes parts d’ombre et de lumière.
Deviennent mon propre miroir: miroir de mes peines camouflées, de mes désirs enfouis, de mes fantaisies réprimées, de ma liberté aux ailes cassées.
J’aime ces gens étranges.
Ils ont le mal de leur enfance comme on a le mal du pays.
Ils cherchent, cherchent... jusqu’au jour où leur silence devient un cri insupportable.
J’aime ces gens étranges.
Comment arriverai-je à vivre sans eux?
Comment? Comment?
Marie Gendron (1999)
Infirmière gérontologue et fondatrice de Baluchon Alzheimer au Canada.
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